Anne-Marie Albiach, La Mezzanine, le dernier récit de Catarina Quia

Le roman traditionnel a longtemps puisé dans le réel vécu de ses auteurs, le racontant, le transposant, le dissimulant, le triturant, le torturant, le sublimant. Cela s’est fait, et continue à se faire de nos jours, d’innombrables manières.

La narratrice de La Mezzanine, Catarina Quia, a joué, elle, « franc jeu ». Elle n’a rien censuré ou déformé des circonstances terribles dont elle entreprenait, par la fiction, de se libérer. L’audace est grande, avant tout formelle : ne pas dissimuler le contexte proprement infernal de la composition.

[…] Comme dans le roman médiéval, les noms des personnages sont lourds de sens. Le nom du personnage principal, surtout s’il envahit le titre, pèse. Le lecteur le reçoit en pleine lecture et ses yeux s’y heurtent sur les pages. Il est impossible de ne pas s’émerveiller de son étrangeté, de sa singularité.

« Quia ». Qu’est-ce que ce nom ? Il est prélevé tel quel d’un mot latin ; dont le sens est « parce que ». Catarina Quia est l’auteur « parce que ».

Peut-être « parce qu’il en est ainsi ». Peut-être : « parce qu’elle s’explique ».

[…] La Mezzanine. Le dernier récit de Catarina Quia est une étrange, une surprenante, une paradoxale réussite.

Jacques Roubaud (préfacier du livre)

288 p., mai 2019 — EAN 9782021414936

 

Retrouvez, dans, «  »L’amour », numéro 13 de la revue Le Genre humain, un texte d’Anne-Marie Albiach, « Le chemin de l’ermitage« .
Presse (sélection) :
• Christian Rosset, La Mezzanine d’Anne-Marie Albiach, 15 mai 2019, Diacritik

• Amaury da Cunha, « Anne-Marie Albiach sur la limite« , Le Monde, 25 mai 2019 : « Ce livre posthume témoigne de l’expérience de la folie que fit la poète, morte en 2012, dans sa quarantaine. Déchirant et déroutant ».