« … simplement il lui était parfois désagréable de ne pouvoir marcher sur la tête. »
Celui qui marche sur la tête, Mesdames et Messieurs, – celui qui marche sur la tête, il a le ciel en abîme sous lui.
Mesdames et Messieurs, il est aujourd’hui passé dans les usages de reprocher à la poésie son « obscurité ». – Permettez-moi, sans transition – mais quelque chose ne vient-il pas brusquement de s’ouvrir ici ? -, permettez-moi de citer un mot de Pascal que j’ai lu il y a quelque temps chez Léon Chestov : « Ne nous reprochez pas le manque de clarté puisque nous en faisons profession ! »
– Sinon congénitale, au moins conjointe-adjointe à la poésie en faveur d’une rencontre à venir depuis un lieu lointain ou étranger – projeté par moi-même peut-être -, telle est cette obscurité.
Paul Celan
édition bilingue. Traduit de l’allemand et annoté par Jean Launay
janvier 2002, 128 pages EAN 9782020371995