La linguistique des Pères de l’Église pose un problème théologique : en quelle langue Dieu a-t-il dit “Que la lumière soit » ? À la fin du 18e siècle, l’Occident chrétien se laïcise, s’invente de nouvelles origines romantiques.
Le sanscrit découvert par les savants est promu « langue du paradis ». À l’hébreu, langue divine, succède un sanscrit primordial imaginé par la science académique au 19e siècle.
Entre érudition et politique, des représentations philologiques de « l’hébreu » et du « sanscrit » ont pu se transformer au 20e siècle en fictions meurtrières : le « sémite » et « l’aryen ».