Luc Dardenne, Au dos de nos images II (2005-2014) suivi de Le Gamin au vélo et Deux jours, par Jean-Pierre et Luc Dardenne

Quand mon frère et moi nous disons que pour faire un film à deux il faut que nous désirions faire le même film, il me semble que cela veut dire que tous les deux nous atteignons cet état où nous sommes hantés par les mêmes images lointaines qui s’éveillent en nous […] dont nous ne parlons pas mais qui surgissent de notre enfance partagée. Ce ne sont pas des images mais plutôt des phantasmes, des bribes de scénario enfouis qui reviennent et nous attirent.

Qu’est-ce qu’un père, une mère, un fils, une fille ? Qu’est-ce qu’un individu qui ne serait ni père, ni mère, ni fils, ni fille ? Est-ce pensable ? Après le nazisme et le communisme réel qui voulurent remplacer le lien généalogique par la soumission au Maître ou au Parti et avec le consumérisme contemporain qui starifie l’individu sans lien, c’est une question qui n’est pas insignifiante.

« Indignez-vous ! » dit-il, « Indignez-vous ! » Le problème est que l’indignation est loin d’être libre de préjugés. Seule, elle est aveugle, prête à s’accoupler à n’importe quelle colère.

Comme les événements télévisuels, beaucoup de films sont mis en scène pour être filmés.

Le film Shoah de Claude Lanzmann empêchera peut-être que les humains des siècles à venir ne confondent Auschwitz avec Pompéi.

L.D.

400 p., janvier 2015 — EAN 9782021176094 — Lire un extrait

Ici Au dos de nos images I