Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale zéro

Marqué par l’expérience de l’exil, ce volume témoigne d’un moment à la fois biographique et historique au cours duquel, comme nombre d’artistes et savants juifs européens, Claude Lévi-Strauss est réfugié à New York. Écrits entre 1941 et 1947, alors qu’il n’a pas encore délaissé ses réflexions politiques, les dix-sept chapitres de ce livre restituent une préhistoire de l’anthropologie structurale.

Ces années américaines sont aussi celles de la prise de conscience de catastrophes historiques irrémédiables : l’extermination des Indiens d’Amérique, le génocide des Juifs d’Europe. À partir des années 1950, l’anthropologie de Lévi-Strauss semble sourdement travaillée par le souvenir et la possibilité de la Shoah, qui n’est jamais nommée.

L’idée de « signifiantzéro» est au fondement même du structuralisme. Parler d’Anthropologie structurale zéro, c’est donc revenir à la source d’une pensée qui a bouleversé notre conception de l’humain. Mais cette préhistoire des Anthropologies structurales un et deux souligne aussi le sentiment de tabula rasa qui animait leur auteur au sortir de la guerre et le projet – partagé avec d’autres – d’un recommencement civilisationnel sur des bases nouvelles.

Vincent Debaene

Préface et édition Vincent Debaene, 352 p., septembre 2019 — EAN 9782021396072

Maurice Olender présente Anthropologie structurale zéro

• Un article de la FAZ à l’occasion de la traduction en allemand du livre — Strukturale Anthropologie Zero. aus dem Französischen von Bernd Schwibs. Suhrkamp Verlag, à télécharger ici en pdf (auf deutsch) Claude Levi-Strauss FAZ