Lydia Flem, La Reine Alice

© Lydia Flem, série « Journal photographique » (2008-2011)

 

Hommage discret à Lewis Carroll, l’héroïne traverse réellement le miroir lorsqu’elle se découvre un cancer. Dans le laboratoire du Grand Chimiste ou chez Lady Cobalt, elle converse avec des objets magiques et des personnages extravagants : la Licorne, Cherubino Balbozar, le Grincheux, le docteur H., les Contrôleurs, la Plume, l’Attrape-Lumière… Persécutée par les uns, protégée par les autres, la dame aux turbans se joue des épreuves et devient la Reine Alice.

Lydia Flem a l’élégance de parler de choses graves avec tendresse, humour et malice. D’une grande intensité, ce roman invente une langue pour dire le désarroi qui peut nous mordre à certains moments de l’existence : entre rires et larmes.

320 p., février 2011 — EAN 9782021028195

 

« Ce n’est pas la mort que Lydia Flem a cachée dans un coin de ses anamorphoses photolittéraires, mais bien la rage de vivre » : Servanne Monjour consacre un très bel article aux « forces obliques » à l’œuvre dans le travail photolittéraire de Lydia Flem. Paru dans la revue Itinéraires (2020/1), il est accessible en ligne en suivant ce lien.

Sur le site de Lydia Flem, retrouvez quelques photographies mises en ligne de l’été 2008 à l’hiver 2009, qui donneront naissance au roman La Reine Alice (écrit de l’été 2009 à l’été 2010), publié en 2011 dans « La Librairie du XXIe siècle » avec un cahier photos dans l’édition originale qui ne se trouve plus dans l’édition de poche) et à plusieurs expositions (Imec, Caen, 2011, Contretype, Bruxelles, 2012, Institut français, Berlin, 2014, Maison européenne de la photographie, Paris, 2015) et au catalogue Journal implicite, Mep/La Martinière, 2013.

Journal implicite et La Reine Alice (DR)

 

Journal implicite et La Reine Alice (DR)

 

Journal implicite et La Reine Alice (DR)

Lydia Flem reçue par Alain Veinstein dans son émission « Du jour au lendemain » (France culture, 2 mars 2011) :

Presse (sélection) :

• Florence Noiville, Le Monde, 17 février 2011 : « Un mal, des mots. A partir du roman de Lewis Carroll et de sa propre rencontre avec la maladie, l’écrivaine belge a conçu le récit magnifique d’une plongée dans l’absurde. (…) Lydia Flem se lance dans une forme qu’elle considère comme “primordiale”, le conte. (…) En coulant le récit de la maladie dans ce moule inattendu, en le projetant aussi dans un “hors-temps quasi mythique”, la romancière ne gagne pas seulement en liberté de ton et en distance. Elle invente une langue et les personnages extravagants qui vont avec (Le Ver à Soie, Balbozar, Lady Cobalt…), elle donne vie aux objets (turbans, gobelets, poupées…), elle joue avec des photos qu’elle a prises (comme Lewis Carroll) et qui font comme des clins d’œil à son texte. (..) À la fin de Panique (Seuil, 2005), Lydia Flem avait ces mots : « Y a-t-il jamais eu des explorateurs de l’angoisse qui soient descendus en chute libre au fond de la panique puis qui en soient revenus pour témoigner ? On parle des sports de l’extrême, des navigateurs solitaires, des héros qui ont surmonté le froid, le chaud, le jeûne, l’apnée, l’apesanteur, le temps, mais l’angoisse, qui en parle ? N’est-ce pas aussi une limite du corps, le dernier bord avant la confusion, la dépersonnalisation ? » Si l’on remplace les mots « angoisse » et « panique » par « maladie » – trois termes qui vont ensemble comme les trois Grâces de l’Antiquité -, on obtient une définition parfaite du dernier et splendide roman de Lydia Flem ».

• François Busnel, Lire/L’Express, 23 février 2011 : « Attention, chef-d’œuvre ! Ce petit bijou de sensibilité et d’intelligence est le livre qu’il faut mettre entre les mains de tous ceux qui, un jour, doivent affronter la maladie, l’hôpital et son cortège de doutes. Lydia Flem, psychanalyste à qui l’on doit des ouvrages sur Freud et Casanova traduits en 15 langues, raconte le face-à-face d’une femme avec le cancer. Ou, plutôt, refuse de le raconter. Car tout est là : alors que tant de témoignages sont publiés, plus ou moins pathétiques, plus ou moins littéraires, plus ou moins utiles, Lydia Flem choisit la forme du conte. La Reine Alice, prodigieux livre d’espoir et de joie, est à ranger entre Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll (auquel tout rend hommage, ici), et Le Petit Prince, de Saint-Exupéry ».

• Bruno Frappat, La Croix, 23 février 2011 : « Ceci est un conte. Donc, c’est vrai. Plus vrai que vrai. On pourrait dire du dernier livre de Lydia Flem, présenté comme « roman », qu’il représente le comble du réalisme en littérature, ou du réel exhaussé au niveau du poétique pur. Quand la jonction se fait, chez le lecteur, entre tous les niveaux de lecture possibles d’une œuvre, on est en présence d’un mystère qui touche et émeut, qui vous prend par la joie et par la détresse, par l’humanité des choses et la chosification des êtres. Cette Reine Alice a la densité et la beauté d’un chef-d’œuvre. »

Les intégrales d’Ardenne : Lydia Flem
jeudi 27, vendredi 28 et samedi 29 janvier 2011, Abbaye d’Ardenne, Grange aux Dîmes

Dans le cadre d’un nouveau cycle à l’abbaye d’Ardenne, l’IMEC, La Règle du Jeu et Le Fresnoy invitent des auteurs à lire une de leurs œuvres in extenso. Les quinze lectures de La Reine Alice par Lydia Flem ont été filmées par Alain Fleischer.

    • Jeudi 27 janvier 2011, lectures à 16h (17′), 17h (46′) et 20h (56′)
    • Vendredi 28 janvier 2011, lectures à 16h (22′), 17h (46′) et 20h (58′)
    • Samedi 29 janvier 2011, lecture à 16h (80′)

 

 

 

 

 

La série « La Reine Alice lue par Lydia Flem filmée par Alain Fleischer » peut être retrouvée sur cette chaîne YouTube