Je suis parti, en historien, sur les traces des grands-parents que je n’ai pas eus. Leur vie s’achève longtemps avant que la mienne ne commence : Matès et Idesa Jablonka sont autant mes proches que de parfaits étrangers. Ils ne sont pas célèbres. Pourchassés comme communistes en Pologne, étrangers illégaux en France, juifs sous le régime de Vichy, ils ont vécu toute leur vie dans la clandestinité. Ils ont été emportés par les tragédies du XXe siècle : le stalinisme, la montée des périls, la Deuxième Guerre mondiale, la destruction du judaïsme européen.
Pour écrire ce livre, j’ai exploré une vingtaine de dépôts d’archives et rencontré de nombreux témoins dans le monde entier. J’ai cherché non pas à être objectif, mais radicalement honnête. Cette quête de vérité a fait naître une littérature qui satisfait aux exigences de la méthode.
I.J.
janvier 2012, 448 pages — EAN 9782020991018 — Lire un extrait
• Claire Devarrieux, “Les disparus de la photo de famille“, Libération, 5 janvier 2012 : “Le jeune historien Ivan Jablonka a enquêté sur la vie de ses grands-parents, morts à Auschwitz. (…) Histoire des grands-parents que je n’ai pas eus est une enquête qui se lit comme un texte littéraire, constamment vivant, humain, jusque dans la description finale des camps, à laquelle l’auteur s’astreint comme on saute dans les flammes“.
• Jean-Louis Jeannelle, “Ivan Jablonka enfant du silence“, Le Monde, 9 février 2012 : “Depuis la fenêtre du salon, on devine ce passage du quartier de Belleville où ses grands-parents, Matès et Idesa, s’étaient réfugiés durant la guerre. Tout semble à portée de main : quand Ivan Jablonka sort de chez lui, il parcourt les lieux fréquentés autrefois par ces deux êtres, à la fois familiers et inconnus, auxquels il consacre aujourd’hui un livre inclassable. Rares sont les historiens qui ont pris leur famille comme objet d’enquête. On peut citer Michel Winock dans Jeanne et les siens (Seuil, 2003) ou Mona Ozouf dans Composition française (Gallimard, 2009), mais tous deux partaient de leurs propres souvenirs ou de ceux de leurs proches. Rien de tel pour Ivan Jablonka, qui préfère que nous parlions d’enquêtes littéraires. Celles qu’a pu mener, de manière cryptée, Georges Perec, dont les parents vécurent et disparurent dans les mêmes conditions que Matès et Idesa, à quelques mètres d’ici. Mais aussi Dora Bruder, où Patrick Modiano suit les traces d’une jeune fille juive dont ne subsiste qu’un avis de recherche paru dans un journal en 1941. (…)”
• Dans le numéro 84 (juin 2020) de la revue de l’autobiographie, La Faute à Rousseau, aux pages 42-43, Gérald Cahen consacre un article au “Je de l’historien” d’Ivan Jablonka, autour de deux livres de l’auteur, Histoire des grands-parents que je n’ai pas eus et L’Histoire est une littérature contemporaine (2014) :

