Les habits collent à la peau. Ils nous protègent et nous exposent. Le vêtement happe le regard social et trahit notre part d’ombre. Les hommes et les femmes ne sont pas égaux dans cette course aux apparences.
Dans ce livre, Lydia Flem raconte les vêtements de ses souvenirs. Elle mêle avec malice le grave au frivole. Sur un mode ludique, elle poursuit sa quête de l’intime en adoptant une forme devenue classique depuis les Je me souviens de Georges Perec dans les années 1970. Cette forme, Perec l’a métamorphosée après l’avoir empruntée à l’artiste américain Joe Brainard, ami de son ami Harry Mathews.
De la petite fille à l’amante, de la séductrice à la militante des droits de la femme et des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et trans), Lydia Flem s’amuse à psychanalyser nos gestes et nos codes vestimentaires. Cette promenade personnelle croise la garde-robe de nos souvenirs collectifs, photographies de mode, stéréotypes du savoir-vivre, scènes de cinéma, mots de la littérature, images de l’histoire et de l’actualité.
Comme dans ses livres précédents, Lydia Flem explore ce qui appartient à chacun et à tous, le plus singulier et le plus universel.
256 p., mars 2016 — EAN 9782021307665
Presse (sélection) :
• Christine Marcandier, Lydia Flem se souvient, Diacritik, 10 mars 2016 : “De souvenir en souvenir se construit un autoportrait par pièces et fragments, les moments d’une vie associés à des vêtements, une histoire plus universelle, chaque lecteur trouvant des échos à sa propre sensibilité dans les souvenirs listés par Lydia Flem. Le vêtement est parure et apparence, exhibition et jeu, artifice social et intime. L’écrivain en décrypte les codes, en déploie les sous-textes, dans un inventaire qui forme récit jusqu’à l’index subjectif qui le clôt pour mieux le recomposer. La liste est mécanisme romanesque et dévoilement de soi, comme une forme de déshabillage, entre plis et feuilletés, renouant avec l’étymon du texte, un textile et tissu”
• Raphaëlle Leyris, Lydia Flem de ce côté-ci du miroir, Le Monde des livres, 11 avril 2016 : “Grandie entre les chutes de tissu, l’écrivaine et psychanalyste belge évoque des souvenirs liés aux atours dans son nouveau livre, élégant et lumineux. (…) Dans Je me souviens de l’imperméable rouge que je portais l’été de mes vingt ans, évident hommage à Georges Perec et délicieux exercice de remémoration centré sur les atours, Lydia Flem prouve au contraire l’importance de ceux-ci – les pans de mémoire qu’ils charrient, ce qu’ils racontent de nous… (…) Elle a construit son livre autour de la phrase du photographe Nobuyoshi Araki, qu’elle cite : « Les plis de la mémoire sont comme les plis de nos vêtements. Nos souvenirs se cachent dans les plissés. » (…) Mémoires sensuelle, intellectuelle et collective se mêlent au fil de cet ouvrage au montage très réussi, qui privilégie la restitution des instants de bonheur mais trouve le rythme et le ton justes pour laisser la place à l’évocation de sujets graves. Il y a dans cet hommage à Georges Perec une grâce merveilleuse”.