César Vallejo, Poèmes humains et Espagne, écarte-moi ce calice

Cesar Vallejo

Les poèmes qui composent ce recueil ont été écrits entre 1924 à 1937, pendant les années d’exil.

Le poète péruvien y exprime, dans la fièvre, l’éloignement de la patrie natale, la souffrance physique et le sentiment d’être étranger à la société des hommes. Sa poésie traduit un mélange de mélancolie et de révolte qui, jamais, n’abandonne pour autant l’espérance. Vallejo garde la volonté acharnée de rejoindre l’humanité – l’adhésion au communisme, la défense de la cause républicaine lors de la guerre civile espagnole, en est l’une des formes. Sa poésie qui est aussi aspiration à l’infini est une bataille constante pour rendre au verbe une pureté inaccessible. C’est cet aspect révolutionnaire, au sens absolu du terme, qui fait de son œuvre l’une des plus novatrices du XXe siècle.

préface de Jorge Semprun,
Texte traduit, présenté et annoté par François Maspero,
édition bilingue. Ouvrage publié avec le soutien de la Maison de l’Amérique Latine.

septembre 2011, 420 pages — EAN 9782020986670

Philippe Lançon, Libération, 22 septembre 2011 : “Si le Péruvien César Vallejo […] est l’un des grands poètes “ibérico-américains”, comme il le disait, c’est parce que son intimité sensible, son pessimisme indien et son engagement politique inventent une langue dont le formalisme et le mystère portent toute la solitude des hommes, et leur besoin d’une communauté fondée sur la justice : il est le poète révolutionnaire de la solidarité”.

 

• André Clavel, “La poésie embrasée de Cesar Vallejo“, L’Express, 20 octobre 2011 : “Le plus grand poète latino-américain du XXe siècle : Ces mots, Jorge Semprun les a écrits en février dernier, à la veille de sa mort, pour saluer le météore des lettres péruviennes, César Vallejo, un braconnier de l’absolu qui connut la prison et l’exil avant d’échouer dans un mouroir parisien, où il s’éteignit à 46 ans. Sa vie ? Un combat acharné, et admirable. Contre la malédiction d’être né “un jour où Dieu était malade”. Contre la misère de ses frères, les péons péruviens. Et contre l’oppression, qu’il traquait partout, bien que sa poésie ne soit jamais une simple diatribe politique. Né en 1892 au cœur des Andes, Vallejo a fait ses premières gammes en mêlant la voix flamboyante des divinités incas et les complaintes échappées des haciendas livrées au fouet des tyrans. Emprisonné dans son pays en 1920 pendant les soulèvements populaires, il quitta alors le Pérou et débarqua en France, se lia avec les surréalistes, mena une vie de bohème et se tourna vers le communisme sans cesser d’écrire des textes d’écorché vif qui seront réunis après sa mort dans les magnifiques Poèmes humains: aujourd’hui traduits par François Maspero, ils témoignent d’une quête métaphysique forcenée, mélange de ténèbres existentielles et d’espérance révolutionnaire. Et c’est au nom de cette espérance-là que Vallejo ira défendre la cause républicaine en Espagne, pendant la guerre civile, avant d’être terrassé deux ans plus tard par une crise de paludisme.
Fraternelle, tourmentée, mélancolique, sa poésie est un brasier incandescent, une fabuleuse alchimie verbale où les rêves les plus utopiques servent de baume aux damnés de la terre, dont Vallejo fut le messager. Quelque part entre le soleil noir d’Artaud et l’étoile rouge de Maïakovski”.