C’est en 1979 que Georges Perec publia pour la première fois une brève nouvelle qui avait pour titre Le Voyage d’hiver reprise ensuite dans « La Librairie du XXe siècle ». Perec y racontait la découverte, par un jeune professeur de lettres, d’un fascinant volume, intitulé précisément Le Voyage d’hiver, qui modifie du tout au tout le regard que l’on peut porter sur les poètes français de la fin du XIXe siècle : ceux-ci apparaissent tous comme tributaires de l’œuvre d’un auteur aussi génial que méconnu, Hugo Vernier.
Quelques années plus tard, Jacques Roubaud éprouva le besoin d’apporter quelques savants et utiles compléments au récit perecquien. Il fut bientôt suivi en cela par Hervé Le Tellier, puis, au fil des années, par un nombre croissant d’Oulipiens, chacun s’employant à tirer l’histoire d’Hugo Vernier dans une direction inattendue. Ainsi s’est constitué, autour du texte de départ, une sorte de « roman collectif » d’un genre tout à fait nouveau.
Ont pris part à cette singulière aventure littéraire : Michèle Audin, Marcel Bénabou, Jacques Bens, Paul Braffort, François Caradec, Frédéric Forte, Paul Fournel, Michelle Grangaud, Jacques Jouet, Étienne Lécroart, Hervé Le Tellier, Daniel Levin Becker, Harry Mathews, Ian Monk, Jacques Roubaud.
448 p., octobre 2013 — Postface de Jacques Roubaud — EAN 9782021127324
• Raphaëlle Leyris, Le Monde, 18 décembre 2013 : “(…) Si ce roman collectif “s’est fait sans plan », comme le rappelle Jacques Roubaud, tous les participants, au moment d’écrire, ont lu leurs prédécesseurs. Parce que « chacun tire le texte de départ vers lui et utilise à sa guise ses potentialités », Marcel Bénabou voit dans le livre publié aujourd’hui « une sorte de manifeste de l’Oulipo », qui “aurait beaucoup fait rire Perec ». « Il se serait précipité pour intervenir ! », enchérit Jacques Roubaud.”
