Le Genre humain 2004/2 : Vérité, réconciliation, réparation (n°43)

Appartenant à des disciplines différentes et, pour certains, acteurs d’une histoire toujours en cours, les auteurs de ce volume se posent la question suivante : comment est-on passé en Afrique du Sud de l’apartheid, aboli en 1993, à la réconciliation nationale, de la guerre civile à la paix civile ? La réponse se trouve dans l’importance du rôle joué par la Commission Vérité et Réconciliation, instaurée en 1995.

Les travaux de cette Commission ont eu pour vocation de jeter « un pont historique entre le passé d’une société profondément divisée […] et un avenir fondé sur la reconnaissance des droits de l’homme, sur la démocratie ».

Face aux problèmes soulevés par ce type de « justice » sans tribunal, à l’importance accordée au « pardon » qui peut, ou ne peut pas, instaurer de la paix civile dans une démocratie, les propositions soutenues par les auteurs ne sont pas convergentes: c’est de leurs regards croisés que naît la dynamique de ce volume qui engage à des réflexions contradictoires.

Charles Villa-Vicencio

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Le Genre humain 2003/1-2 : Qui veut prendre la parole ? (n°40-41)

Entre histoire et anthropologie, poursuivant ses réflexions sur les pratiques du comparatisme, Marcel Detienne, en compagnie d’une équipe de chercheurs, veut comprendre comment se constitue une “assemblée” politique, quelles sont les règles qui président à une prise de parole. Ou encore: comment se dégage une représentation des affaires communes nées de pratiques collectives ? Quelles sont les formes que peut prendre une “opinion publique” ?

Dans la tradition ancienne, le héraut demande: “Qui veut prendre la parole ?” Faut-il pour autant croire au “miracle grec” ? à “la démocratie” tombée du ciel à Athènes? Les pratiques d’assemblée ne sont pas limitées à l’Occident, à l’Italie médiévale, aux cantons suisses, à l’Angleterre des Commons ou à la France des Constituants. Pour prendre des décisions politiques, on ne cesse de se réunir, tant chez les Cosaques du XVe au XVIIe siècle qu’au XXe siècle en Éthiopie du Sud, chez les Ochollo.

Né d’une entreprise nécessairement collective, ce volume témoigne d’un projet de comparatisme pratique : observer les lieux (espaces et/ou architectures) et les modes d’assemblée politique dans des sociétés différentes.

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